J’ai vu
J’ai
vu les cercles des oiseaux faire l’amour à la mer
Et
les soleils jaloux pleurer sur les amants.
J’ai
vu les armées des mille songes s’échapper du volcan,
En vagues versicolores,
recouvrir ciel et terre.
J’ai
vu la piqûre de l’étoile et la glace de l’ombre,
Dans
l’œil de l’enfant, dans le murmure des pas.
J’ai
vu l’espoir plus nu qu’au sortir de l’enfer, poursuivre le combat
Contre
tous les hasards, tapis dans la pénombre.
Et
j’ai tenu en main la clé des mondes où grandissent les temps
Mais
je ne sais rien de comment devenir ton amant,
Rien
des couleurs où voyagent tes yeux,
Rien
du secret de tes jeux,
Du
zigzag de tes routes,
Des
replis de tes doutes.
Je
ne sais rien des vapeurs qui t’habillent,
Des
chaleurs de tes vies, de tes sourires banderilles.
Je
ne sais rien qu’être à côté de toi,
Maintenant, ici et là.