jeudi 22 décembre 2022

J'ai vu




            J'ai vu    Vidéo-poème               




 
   




                           J’ai vu

 

J’ai vu les cercles des oiseaux faire l’amour à la mer

Et les soleils jaloux pleurer sur les amants.

J’ai vu les armées des mille songes s’échapper du volcan,

                    En vagues versicolores, recouvrir ciel et terre.

 

J’ai vu la piqûre de l’étoile et la glace de l’ombre,

Dans l’œil de l’enfant, dans le murmure des pas.

J’ai vu l’espoir plus nu qu’au sortir de l’enfer, poursuivre le combat

Contre tous les hasards, tapis dans la pénombre.

 

Et j’ai tenu en main la clé des mondes où grandissent les temps

Mais je ne sais rien de comment devenir ton amant,

 

Rien des couleurs où voyagent tes yeux,

Rien du secret de tes jeux,

Du zigzag de tes routes,

Des replis de tes doutes.

 

Je ne sais rien des vapeurs qui t’habillent,

Des chaleurs de tes vies, de tes sourires banderilles.

Je ne sais rien qu’être à côté de toi,

Maintenant, ici et là.





                       

 

mardi 19 juillet 2022

Souvenir de Gap

 



                Souvenir de Gap

 

 

Lumière lourde. Poussière sur l’asphalte.

Un parc, une ombre claire

un banc, un ruisseau.

 

Chaos du brouhaha des news.

Par les fenêtres du conservatoire

des naissances de musiques neuves.

 

Eté cruel. Partout le rouge mange.

Des enfants savent encore jouer à cache-cache

derrière les ginkgos biloba.

 

Il  n’y a plus d’horloges qui donnent du temps.

Dans l’allée un vieil homme attend

un vieux chien qui ne sait plus marcher. 



 

 

 

 

dimanche 26 juin 2022

Deux textes sur l'actualité

 


cette nuit vers trois heures

l’automne a pleuré une larme

le première larme

couleur chrome de mercure

il n’y aura plus de colchiques adolescentes

l’instant présent

a un sourire réglisse

le rire du vent est humilié





l’enfant à naître

est mort

dans le ventre de sa mère

 

la fleur rouge

du missile

sur leurs corps éclatés

 

un doigt lointain

indifférent

a appuyé sur le bouton

 

venu des hordes

amenées

par le vent de peur

 

sous nos regards égoïstes

honteux

derrière nos mains lâches

 

depuis longtemps

le plan

mille fois ressuscité

 

cherchait patiemment

à rencontrer

l’humain inhumain

 

qui lui redonnerait

vie

dans son cœur évidé

 

quand ce fut fait

le sort

de l’enfant et de la mère

 

fut scellé


Exode


 

Souvenir du Queyras


 

De retour du Salon de Compiègne


 

Salon du Premier Roman et de la Nouvelle à Compiègne - Juin 2022